L’abandon,
une perception du petit enfant
L’angoisse d’abandon ne naît pas d’un véritable abandon mais de la perception à un moment donné que l’enfant – dès sa naissance – peut avoir d’une situation.
Ainsi le sentiment d’abandon peut naître d’un moment où :
- la mère ne répond pas aux pleurs du bébé parce qu’elle dort,
- l’enfant vit mal « la crèche »,
- l’enfant est envoyé trop souvent chez les grands-parents,
- la mère doit partir 3 jours se faire opérer,
- les parents partent 48h en colloque, en seconde lune de miel, en We…
- le parent est présent mais il semble tellement préoccupé par ses pensées qu’il n’est pas attentif à l’enfant,
- le père rentre à 21h quand l’enfant dort déjà, il ne le voit que le We,
- etc etc…
Freud disait que l’angoisse d’abandon devient traumatisante surtout si les situations qui génèrent l’abandon sont répétées et régulières.
Les conséquences
de l’angoisse d’abandon
L’enfant va se construire avec l’idée qu’il peut être abandonné et que pour pallier à ce risque, il va devoir s’adapter en faisant tout pour ne plus vivre ces situations.
Ainsi, il va par exemple :
- tenter de faire plaisir à tout le monde en niant ses propres besoins,
- accepter toutes les formes d’irrespects plutôt que d’être abandonné (même la violence),
- devenir dépendant et s’adonner à des tas d’addictions (drogue, dépendance affective, jeu, dépenses, sexe…),
- se sentir »nul » et croire que les autres lui sont bien supérieurs puisqu’il ne mérite pas l’attention dont il a besoin,
- créer lui-même des situations de rupture pour éviter d’être « abandonné »,
- refuser toute forme d’engagement durable (pas de CDI, pas de mariage, pas de crédit sur 20 ans, pas d’enfant,…).
Sortir du
schéma d’abandon
Les conséquences sont sources de multiples souffrances et multiples drames. En général, l’angoisse d’abandon induit des schémas répétitifs. L’individu va attirer toujours et encore des situations ou des relations semblables. Ce n’est que quand il va en prendre conscience et qu’il décide de consulter qu’il pourra en sortir.
Si vous passez votre temps à faire plaisir à votre conjoint, vos parents, vos amis, vos enfants et toutes formes de relations en râlant parce que personne ne vous rend la reconnaissance de vos actes, il est probable que vous ayez ce problème !
Si vous passez votre temps à changer de relations amoureuses, sociales ou professionnelles, il est peut être temps de travailler sur vous-même.
Les addictions servent souvent à masquer et combler le vide que l’on ressent quand on se croit « abandonné ». On va par exemple se « remplir » de nourriture ou d’alcool.
Parfois l’angoisse vient de situations très banales comme celle où votre ami ne répond pas dans la minute au SMS que vous lui envoyez parce que la batterie est vidée: vous allez angoisser jusqu’à lui faire une scène quand il rentre le soir. En fait, vous ne faites qu’exprimer votre peur d’être à nouveau abandonné !
Dans les cas les plus graves, on verra dans les faits divers un homme dont la femme demande le divorce, tuer ses enfants et se suicider ensuite, ne supportant pas la rupture. La rupture réveille le sentiment d’abandon vécu dans la petite enfance. Elle met le doigt là où ça fait mal.
Les gens qui souffrent de ce problème vont préférer rester toute leur vie ou des années durant dans des relations de violences psychologiques ou physiques en étant souvent dans le déni de leur angoisse d’abandon.
Lise Bourbeau a repris la thèse d’un psychanalyste sur les 5 blessures et en a tiré un best seller mais celui qui approfondit le mieux le sujet selon mes lectures, est le psychanalyste Jean-Charles Bouchoux dans son livre « Pourquoi m’as-tu abandonné? ».
La guérison passe par des étapes qui sont:
- la prise de conscience d’un schéma répétitif,
- la prise de conscience de l’origine du problème,
- la reconnaissance de nos réactions inadaptées,
- la mise en place d’actions et réactions adaptées où l’on devient autonome et où la souffrance n’a plus de prise sur nous.
Soigner sa blessure d’abandon, c’est retrouver la paix en soi, dans ses relations et dans ses projets de vie.
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