samedi 28 mai 2016

L’art- thérapie au service de notre mieux-être

L’art-thérapie a le vent en poupe. Cette discipline basée sur la création artistique, permet de mettre en lumière les problèmes inconscients qui entravent notre quotidien.
Elle nous invite ainsi à nous engager sur le chemin de la transformation positive.
Depuis quelques années, les librairies étoffent leur rayon de livres d’art-thérapie. Même les grandes surfaces ont suivi le mouvement. Kits de coloriage anti-stress avec des dessins à colorier de mandalas, d’anges, de paysages, d’animaux, de symboles celtiques, hindous….Il y en a pour tous les goûts, pour tous les âges.
L’art- thérapie s’est démocratisée. Une jeune écossaise Johanna Basford a donné du souffle à  ce vent porteur dès l’année 2012.
À elle seule, elle a vendu 15 millions de cahiers antistress à travers le monde, dont plus de 300.000 en France. Ses créations –« Jardins Secrets », « Forêt enchantée » et tout dernièrement « Océan perdu » se retrouvent en tête d’affiche des ventes de carnets d’art- thérapie.
ocean perdu
Ces succès d’édition ont permis de faire connaître l’art-thérapie au grand public.
Mais cette discipline qui est reconnue et règlementée dans certains pays comme en Angleterre depuis 1998, ne se résume pas à des dessins, des coloriages et à des crayons de couleurs.
L’art- thérapie est une activité à part entière, menée par des professionnels formés et patentés.
L’origine de l’art- thérapie
Cette technique qui associe l’art et le développement personnel, aurait vu le jour au XIXe siècle.
À cette époque, des psychiatres ont étudié les dessins de personnes internées dans les hôpitaux psychiatriques. Le Docteur Marcel Reja s’est penché avec minutie sur la question et il a publié deux études, « L’art malade, dessins de fous » en 1901 et « L’art des fous » en 1907.
D’autres professeurs émérites ont pris le relais. Des psychanalystes se sont aussi intéressés à la question de l’expression artistique au service du mieux- être des enfants et des adultes.
À ce titre, Anne Freud a publié en 1945 un livre important -« Le traitement psychanalytique des enfants »- dans lequel elle décrit le dessin «  comme un moyen de communication privilégié capable de susciter chez l’enfant des associations d’idées ».
D’autres ont expérimenté par eux-mêmes les bienfaits de l’art thérapie. C’est le cas notamment du peintre anglais Adrian Hill qui, touché par une tuberculose sévère, a séjourné dans un sanatorium. Pour occuper son temps libre, il s’est mis à projeter sur des feuilles blanches,  des dessins qui venaient du fond de son inconscient. Peu à peu, il s’est senti libéré, allégé et curieusement son état physique s’est lui aussi nettement amélioré.
Adrian Hill a par la suite beaucoup œuvré afin de faire comprendre et reconnaîtrequ’un esprit créateur satisfait pouvait favoriser la guérison. Peu à peu, des médecins se sont intéressés à ce sujet. Des précurseurs ont proposé  des formations en art-thérapie dès les années 1950 aux États-Unis.
Aujourd’hui, partout dans le monde, et notamment en France, des médecins, des psychologues, des  psychiatres poursuivent leurs recherches sur l’utilisation des médiations artistiques et la pratique de l’art thérapie dans une visée thérapeutique.
Au service de tous
L’art- thérapie a une qualité incroyable : elle peut aider tout le monde. En effet, elle peut porter des personnes en proie à des difficultés psychiques, aider d’autres individus qui traversent  un moment de crise dans leur vie (séparation, deuil, dépression…). Elle est aussi utilisée pour stimuler celles et ceux qui sont atteints demaladie mentale ou de handicap mental (autisme, schizophrénie…).
L’art- thérapie se pratique dans les foyers de vie, dans les institutions médicales, dans les hôpitaux, dans les maisons de retraite (on l’utilise beaucoup pour accompagner les personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer) mais aussi en cabinet privé. Elle se décline en séance individuelle ou en ateliers.
peinture art

Le mécanisme de l’art-thérapie
Dans tous les cas, l’art- thérapeute va décomposer l’ensemble des mécanismes de patient, qui vont jaillir à travers l’exercice artistique.
Il va ensuite utiliser ces paramètres psychiques, sociaux, physiques, conscients et inconscients, pour mener son patient vers le chemin du mieux-être, de la compréhension et de la libération.
L’art- thérapeute est comme un guide qui ouvre le champ des possibles.
À noter que l’art-thérapeute se montre souvent discret. Comprenez par là qu’il laisse son patient libre dans son expression artistique. Il peut tout de même l’orienter pour obtenir plus de clarté, mais son but est de le mener au lâcher prise. C’est souvent à ce moment- là que des « surprises de conscience » peuvent jaillir, que le patient peut enfin laisser tomber le masque de l’illusion pour accéder à sa vraie profondeur.
À noter que cette discipline utilise toutes les branches artistiques : peinture, dessin, collage, pâte à modeler, écriture, marionnettes, photographie, théâtre, danse, vidéo, musique…etc.
Vous le voyez encore une fois, l’art-thérapie n’est pas seulement synonyme de coloriage anti-stress !
le grand livre de l'art thérapie
Pour aller plus loin : « Le grand livre de l’art thérapie » d’Angela Evers, éditions Eyrolles, mai 2015
Fédération Française des Art-thérapeutes : http://www.ffat-federation.org

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