Par Rosalie Lafarge et Isabelle Lassalle, France Bleu Provence
Mardi 23 février 2016 à 18:47
Le Parlement européen vient d'adopter toute une série de propositions qui visent à assouplir les règles qui encadrent l'agriculture biologique et l'attribution du label.
Le bio va-t-il encore rester bio longtemps ? Pas si l'on suit le raisonnement du Parlement européen : le 8 février, il a adopté une série de propositions pour assouplir les règles. Pour l'instant, ce ne sont que des pistes : il n'y a rien de définitif.
Le premier volet auquel s'attaque le Parlement européen c'est la "décertification". Aujourd'hui, en France, un produit bio ne peut contenir de pesticides, ni plus de 0.9% d'OGM. En cas de contrôle, si les seuils sont dépassés, le produit perd son label bio, sa certification. Le Parlement européen veut renoncer à cela pour permettre, par exemple, aux agriculteurs bio dont la parcelle serait contaminée par les pesticides du voisin, de ne pas perdre leur certification.
Plus de 1 500 signataires contre ce projet
Mais pour les détracteurs, c'est la porte ouverte à tout et n'importe quoi. "Un produit bio avec des pesticides n'est plus un produit bio" s'insurge Bernard Astruc, président de Bio Consom'Acteurs Paca, une association qui veut promouvoir une consommation responsable. Et de poursuivre : "c'est n'importe quoi, on perd en crédibilité, et la confiance durement gagnée par les producteurs bio auprès des consommateurs risque d'être perdue".
Le Parlement européen souhaite également autoriser les exploitations mixtes : un agriculteur qui produirait en partie en bio et pour le reste en agriculture conventionnelle. L'idée des députés, c'est d'aider les agriculteurs à se lancer dans le bio progressivement. Parce qu'aujourd'hui, disent les défenseurs de ce projet, les règles sont trop strictes et découragent beaucoup de producteurs qui seraient tentés par le bio.
Une pétition en ligne contre cet assouplissement de réunissait ce mardi soir plus de 1.500 signatures.
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